L’aventure Corse : 2ème partie

Salut à tous.

Je continue à poster ma série de clichés, toujours au portable…mais un jour (re)viendra ou…

Bref, aujourd’hui ce sera la “Pause repas” dans un restaurant bardé de recommandations! Peu de clichés car un extérieur en intérieur!!! Et oui, c’est une des 2 particularités de ce restaurant : il existe depuis plus de 30 ou 50 ans (quelle mémoire de merde!) et lorsqu’ils ont dû le déménager (j’ai oublié pourquoi, vraiment, c’est du gruyère dans ma tête!) de la place principale, ils ont décidé de la reconstituer en intérieur!!! C’est magnifique, mais vous ne vous en rendrez pas compte Triste. L’autre particularité tient au fait qu’il n’y a pas de carte : c’est le même menu, celui de leurs grand-mères comme ils disent, depuis l’ouverture!

L’autre série, appelée “Le kidnapping”, se passe en mer et sur un petit coin de paradis, loin de tout (et de tous) : une sorte de trou à Hobbit (vous verrez pourquoi Clignement d'œil), une paillote qui n’ouvre que sur réservation. On y est allés en Zodiac et on en est reparti en hélico!!! Et ça, c’est que du bonheur, putain!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Sourire Sourire Sourire  

PS : désolé pour la série d’hier, dont “A l’aventure” était protégée…certains n’ont pu y avoir accès. Le problème est résolu, plus besoin d’identifiant ou d’inscription.

 

Retour sur ZODIAC (3,5*)

zodiacUn petit retour dans le passé, pas très lointain, avec ZODIAC, film relatant l’enquête policière d’un serial killer de la fin des années 60 dans la région de San Francisco. Long métrage (oui pour le coup : 2h30) tiré de faits réels et dont l’enquête n’aboutit jamais…

Tout débute en 68 par le double homicide d’un jeune couple dans leur voiture. Le tueur sévira 5 ans et fera parler de lui grâce aux messages cryptés qu’il fit parvenir à plusieurs reprises à la presse, messages censés donner des indices sur lesdits meurtres.

Trois intervenants majeurs dans cette histoire : l’inspecteur David Toschi (Mark Ruffalo), Paul Avery (Robert Downey Jr) spécialiste de la rubrique « criminelle » du San Francisco Chronicles et surtout Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal) dessinateur pour ce même journal et qui consacra la décennie qui suit à la recherche du tueur . Et si le film existe aujourd’hui, c’est bien grâce à lui puisqu’il écrivit 2 livres sur le sujet. Les données amassées par Graysmith donnent le vertige et l’on comprend pourquoi l’histoire capta l’attention de Fincher : c’est méthodique, méticuleux, précis, ordonné, etc. Tout ce en quoi croit le réalisateur !480_zodiac

En effet, ce n’est qu’en sortant de la projection que le constat s’impose : Fincher était bien l’homme de la situation (mais ça, j’en reparlerai plus tard). Pourtant, il nous prend à contre pied en adaptant une histoire vraie pour son 6ème film, située dans les années 60-70 et dont tout le monde connaît la fin ! Pas de spectaculaire ici (tout du moins en apparence), pas de musique rock/gothique (Se7en) ni electro (Fight Club), pas d’image sale (Se7en) ou ultra léchée (Panic Room, Fight Club) et pourtant…

Et pourtant, force est de constater que chaque minute, chaque seconde « sent » le Fincher. Même si l’image très années 70 appuyée par la photo de Harris Savides (spécialiste filmo Gus Van Sant !!!) dont c’est la 1ère collaboration avec le réalisateur semble bien encrée dans la réalité de l’époque, certaines scènes, surtout les apparitions du tueur, montrent avec éclat l’appartenance au style Fincher. C’est difficilement descriptible : un mélange d’ambiance sombre, de mise au point sur certains éléments d’une profondeur vertigineuse (rahh, ce plan sur le pistolet tirant lors du premier meurtre), de ralentit ou de semblant de (la démarche du tueur vu d’une fenêtre). Et surtout, il y a La scène ! Celle qui vante la virtuosité technique du réalisateur à chacun de ses films. On avait la poursuite de Se7en, le début de Fight Club (générique aboutissant sur le canon du revolver dans la bouche de Edward Norton) et le plan traversant la maison dans Panic Room. Je ne me souviens plus assez d’Alien 3 et de The Game pour la citer, mais elle y est aussi. Là, elle se fond vraiment dans le style du film et passerait presque inaperçue mais quand on y pense, on reconnaît « l’infaisabilité » de la chose sans l’aide des images de synthèse. C’est tout simplement le suivi du taxi genre vue d’hélicoptère . Et aussi incroyable que cela puisse paraître, je suis persuadé que le tout est une scène d’animation !!!

Alors là ou bon nombre s’accordent pour dire que Zodiac est le plus « classique » des Fincher, je leur renvoie un non catégorique. En effet, quel cinéaste peut aujourd’hui se targuer d’être immédiatement identifiable quelque soit le sujet et le genre de son film ? Malick, Kitano, Soderbergh, Mann, Burton, Gilliam, Gondry et 1 ou 2 que j’oublie certainement…Fincher est du lot. Et à leur image, il est presque seul maître à bord (nombre de prises incalculable pour certaines scènes !)

On peut avoir l’impression de classique, mais c’est tout !5b_wFILM_Zodiac

La 1ère partie établit la vie de chacun des protagonistes, sans spécialement creuser leur vie privée. Non, on ne fait que l’effleurer en fait. C’est sur la longueur que l’on apprend véritablement à les connaître (Gyllenhaal passerait presque inaperçu, pourtant sa présence hante le film dès le début). Et surtout, elle pose un œil invisible sur les meurtres et nous accroche sur le personnage du tueur. Qui est-il : un fou, un psychopathe d’une rare intelligence, un tueur en série à la personnalité double ? A-t-il un motif ? Planifie-t-il ses crimes ou tue-t-il au hasard ? Est-il méticuleux (la scène du taxi et l’histoire du gant) ou tout simplement bête et chanceux (la même scène expliquée différemment !). Et ces messages cryptés, que nous révèlent-ils sur sa personnalité ? Autant de questions qui restent en suspens et qui, on le sait, ne trouveront pour la plupart pas de réponse. Et c’est là toute la force du film : nous faire croire jusqu’à la fin que l’on va découvrir l’identité du tueur, que le réalisateur détient la solution ! Notamment lors de la 2ème partie qui se fait plus précise, qui délaisse quelque peu le côté thriller pour s’attaquer à la deuxième enquête, plus profonde, plus « sentie ». Fincher use de toutes ses qualités de conteur pour reconstituer, via Gyllenhaal, le puzzle dans lequel baigne le public depuis le tout début. La scène de l’interrogatoire à l’usine avec le suspect n°1, plan large, éclairée, sereine (et pourtant édifiante) en opposition à celle ou Gyllenhaal se retrouve chez le vieux (la piste du projectionniste) : plans sérés sur les visages, lumière chaotique, ambiance flippante (et ces putains de bruits de pas sur le plancher, brrrr !). Mais bon, le film est rempli de scènes toutes plus fantastiques les unes que les autres . Je terminerai cependant avec la dernière (sans trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui ne l’ont pas encore vu) qui est la plus grande scène de cinéma de cette année (pour moi), et l’une des meilleures, tout court : le visage du personnage X à la fin lorsque Gyllenhaal le regarde. 30 secondes de chair de poule montre en main ! Un bail que je n’avais pas ressenti ça.

Le génie de la mise en scène a donc une fois encore frappé, et frappé fort ! Certes, ce n’est pas un film coup de poing à la Fight Club . Certes, la fin ne laisse pas sur le cul comme pour The Game. Certes, le casting paraît à 1ère vue léger au regard des tous ses autres films. Mais indéniablement, nous sommes en présence de ce que le cinéma américain a de plus beau à nous offrir. Et à tête reposé, on se rend compte qu’il y a de nombreuses similitudes avec un Se7en, un The Game et même un Fight Club…le côté puzzle sûrement.

Allez : 3,5*

Zodiac i