What’s my age again?

C’était quand la dernière fois où j’ai vu un film (ciné ou maison) en ayant la sensation d’avoir entre 15 et 20 ans? 

Et celle où à la fin je n’ai qu’une envie : le revoir direct?

Pfff, des années!

Alors là, je peux vous dire que de la 90ème seconde à la dernière, j’ai pris mon pied! 

(Il doit à peu près s’écouler 1mn30 de « présentation obligatoire » de Max, faut bien un point d’encrage!)

Donc écran bleu, un peu dégueu, le générique démarre et la guitare de Blink 182 fait son apparition. What’s My Age Again? C’est American Pie et ma connerie de l’époque qui me revient dans la gueule. Et la 1ère larme d’une longue série (on se refait pas : beauté, joie, mélancolie ou profonde tristesse, même combat)

Voilà donc la 1ère qualité de ce film, PLAY : nous transporter dans le passé d’une manière qui fait fondamentalement écho avec ce que nous étions, pour certains d’entre-nous : des ado qui préféraient la console aux filles, les rigolades entre potes (pour le coup aussi avec des filles, ou plutôt une en général) à la place des sentiments amoureux mais qui pourtant ne pouvaient s’empêcher de parler d’amour (celui avec un petit « a » pour rester poli 😅)

PLAY, c’est Max (Boublil) qui en 92-93, 13 ans, se voit offrir le cadeau de ses rêves par ses parents (putain Chabat en version Les Nuls, trop fort) : un camescope. Ce dernier va le suivre pendant les 25 prochaines années de sa vie (avec updates of course, l’iPhone passant par là).

Et au début, il a besoin de rembobiner. La suite c’est à vous de la découvrir. Moi, je ne vais continuer à parler que de ce qui m’a fait chavirer en essayant d’en dire le moins possible. 

La 2ème qualité, c’est la véracité et le tour de force technique : on y croit! Franchement, non seulement les images ont (de) la gueule des époques auxquelles elles font allusion, mais en plus les acteurs, les situations, les environnements, tout, je dis bien TOUT, nous transporte pile dans le moment. C’est une cuisine, celle des parents de Max, une chambre d’ado avec un poster de La haine, un refoulage devant une boite de nuit, des fringues bien sûr, un amphi (plus tard), un coup de téléphone à une fille, une soirée en boite, des blagues débiles, Fight Club 😂 et-et-et…

La musique! La 3ème force du film. La put*** de musique!

Je vous ai dit pour Blink? Oui, hein! Ben quand on entend Where Is My Mind des Pixies, c’est chaud de pas voir des immeubles s’effondrer, et nous avec. Dément! Là ce sont les chutes du Niagara 😄

Hoooo, et que dire de You Are My High de Demon : le moment le plus trippant du film, le pivot, l’an 2000, ce qui nous fait sourire en tapant du pied 30 secondes et nous fait gueuler de rage intérieurement les 30 suivantes.

Y’en a plein d’autres, mais j’en ai déjà trop cité, plus fort que moi, alors qu’il faut garder un peu de mystère.

J’ouvre ici une parenthèse :

Y’a quelque temps j’ai découvert par hasard « J’ai Perdu Mon Corps » (pas vu de BA, rien lu dessus) et j’ai pris une claque qui m’a fait un bien fou (j’en ai parlé dans le billet du film). Puis je suis allé voir « Les Misérables« , là aussi sans avoir vu de BA mais en ayant lu 2 articles qui m’ont fait choisir celui-là plutôt qu’un autre. Et encore une claque! Surprise presque totale donc. 

Et Play…Play c’est la bande-annonce découverte au ciné avant Le Mans 66 (à ce propos il est bien cool celui-là) : je vois ce truc, je comprends pas, jamais entendu parler et je me dis (véridique) : « Putain c’est énorme, Max Boublil a fait un film avec tout ce qu’il a filmé dans sa jeunesse! »

Bah…avec un poil de recul, on se dit bien que c’est pas possible, mais sur le moment j’ai été bluffé à cause de l’image et des acteurs (et en plus la BA est sur fond de You Are My High!)

Voilà, c’est la raison pour laquelle je suis allé voir ce film qu’en temps normal j’aurais certainement évité. Car penser aller voir une espèce de rom-com française avec Boublil, c’est comme essayer de re-boire une vodka orange après avoir gerbé les 8 précédentes 😆

Je ferme la parenthèse

Je repense à la scène du pedalo qui risque de longtemps me hanter…et puis il y a celle du Kem’s, de Slipknot, de Mathias en boite, de l’anniversaire-Vodka, de l’avant-fin…euh, toutes les scènes en fait??? Bah en tout cas, au-delà de celles que je viens de citer, il y a TOUTES CELLES avec Emma!

La voilà, la 4ème force du film. Et finalement, peut-être même la 1ere : Alice Isaaz : solaire, naturelle, marrante, émouvante, entraînante…magique! Là c’est le double tour de force : 

  1. Rien n’est dit mais la caméra « amateur » retranscrit les pensées de Max. Le boulot de dingue du chef op!!! Au milieu de la foule, on ne voit qu’elle, c’est assez bluffant…
  2. On ne voit qu’elle car elle, l’actrice, capte complètement l’attention, celle de Max bien sûr, mais à travers son objectif/regard, la notre. C’est peut-être ce qui fera la différence pour vous, mesdemoiselles : difficile de ne pas tomber amoureux d’Emma! Je dis pas que c’est un film pour les gars (ou pour des ados de 35-40 ans 😆), mais c’est sûr qu’il leur parlera plus. Malgré tout, tout le monde peut/doit aller le voir. Tout le monde de 77-83, ça c’est sûr!

Je pense en avoir assez dit, certainement déjà trop, et pourtant pas assez.

J’en remet une couche pour conclure et pour faire « sérieux » : 

Voilà la comédie générationnelle des 2 décennies passées. C’est de la nostalgie en barre. Un faux-film criant de vérité, débordant de tendresse et de conneries. L’histoire de 4 vies pleines d’amitié, d’amour caché (mais bien visible), du temps qui passe et donc de la perte…

Donc une histoire de vie(s), d’amitiés, d’amour, de mort, filmée à l’arrache sur le ton de la déconnade. Fort!

Merde, qui veut venir le voir avec moi, j’y retourne 😉

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