IP Man

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THE GRANDMASTER (2*) : Un film sur le Kung Fu par Wong Kar Wai…c’est comme si Fincher se mettait à la comédie : improbable. Pourtant, le résultat est là. Bon même!

Oubliez les films de baston genre The Raid ou Ong Bak. The Grandmaster est une l’histoire de destins croisés dont les personnages centraux sont Ip Man et Gong Er, magnifiquement interprétés par le très classieux Tony Leung Chiu Wai et la non moins sublime Zhang Ziyi. Ip Man est le potentiel successeur, côté sud, d’un grand maître des arts martiaux. Et Gong Er, la fille de se dernier, la seule à connaître les 64 poings dont la feuille cache la fleur (ou un truc du genre Tire la langue)

L’histoire s’étale sur 20 ans à Fushan et Hong Kong au milieux des conflits majeurs de l’époque (invasion japonaise, 2nde guerre mondiale).

Et finalement, on s’en fout un peu. Le réalisateur n’en parle que pour être juste dans son histoire. Vraie, rappelons-le, Ip Man se trouvant être l’entraineur, pardon, le maître de Bruce Lee!

Et tout ça aussi, on s’en fout. Le film n’est là que pour permettre à Wong Kar Wai de réaliser une magnifique peinture géante des arts martiaux.

Les combats sont magistraux (chorégraphiés par Yuen Woo-ping, une fois n’est pas coutume) et de toute beauté : le 1er sous la pluie rappelle la scène mythique de Road To Perdition dont les mitraillettes seraient remplacées par des poings et pieds. L’autre combat hallucinant a lieu sur un quai de gare, rythmé par une musique diablement efficace, il devrait vous filer des frissons.

Tout le reste est filmé avec une élégance hors norme.

Mais une fois encore, nous sommes ici sur de l’apparence. Le fond reste léger, malheureusement.

Et ce qui fait sa force en fait aussi sa faiblesse : l’utilisation à outrance des ralentis peut taper sur le système. Un peu dommage, on rate un grand film finalement…