A vos masques et tubas

Das_Boot

DAS BOOT (3*) : Tenté par un huit-clos de 3h30? Je vous présente la version “Director’s cut” de Das Boot.

Franchement, un film dont la 1ère moitié (donc presque la durée d’un film standard!!!) nous décrit le quotidien ennuyeux d’une équipe de sous-mariniers allemands pendant la seconde guerre mondiale ne vous fait pas rêver?!

Arrêtez!

Un film qui a plus de 30 ans, tourné en allemand, réalisé par Wolfgang Petersen avant L’Histoire Sans Fin, vous n’y croyez pas?!

Un film sur la guerre dont les effets spéciaux se cantonnent à de brusques mouvement de caméras pour simuler des explosions, et ou les vagues et la tempête sont envoyés à coups de seaux d’eau, ça vous laisse de marbre?!

Ben mes cocos, vous auriez tort de réduire ce film à vos préjugés, même si tout ce que je viens de dire est vrai…euh, je dis ça parce que je les avais bel et bien! Et oui, je n’avais jamais vu ce film!!! J’ai fait le pari de l’acheter parce que j’en avais souvent entendu parler et parce que la version Blu-ray était à la fois hyper qualitative (selon les canards spécialisés) et parce qu’elle était director’s cut. Et après la séance, je me suis demandé quelles scènes ils ont bien pu enlever???

Et oui, le film est un régal : construction scénaristique irréprochable, mise en scène dynamique (et je dirai même hyper dynamique pour l’époque) malgré le peu de place et de profondeur de champs, personnages loin des stéréotypes (et le seul qui le soit se fait copieusement critiquer, c’est trop fort Sourire), commandant avec une vraie “gueule” de cinéma (prenez Eastwood et Newman, secouez, vous avez Jürgen Prochnow!) et surtout, tout du long, une put***de tension palpable!!! Qu’elle soit symbolisée par les couleurs, les sons (pfff, la pression de l’eau quand ils passent sous les 150m! Je peux vous dire qu’en Blu-ray 5.1 DTS Master Audio j’étais tout en bas avec eux!!! Tout simplement énorme), les gouttes de sueurs qui perlent sur les visages (à la Sergio Leone), les boulons qui pètent (et ceux qui pètent un boulon), elle est omniprésente. A part lors de la 1ère et mémorable scène d’entrée en matière, inimaginable de nos jours, ou une fête de départ tourne à la beuverie puissance 10.

Et avec tout ça, je me rends compte que dans le fond je n’ai même pas parlé du plus important : le fond!!! Présenter des jeunes partant en guerre, sans les juger, mais au contraire en essayant de présenter sous un angle nouveau ce qui peut les “motiver”, au milieu d’une guerre qu’ils ne comprennent pas, poussés par une idéologie monstrueuse, ne réalisant qu’au milieu des explosions qu’ils ne sont finalement pas invincibles, qu’ils ne sont pas les sur-hommes qu’on a voulu (avec succès) leur faire croire, est un sacré pari. Et il est réussi! et que dire de ce commandant qui semble être le seul doué de raison, et qui se permet de critiquer ouvertement le régime en place (dans son sous-marin, pas fou quand même Clignement d'œil)?

En résumé : il n’est  jamais trop tard pour découvrir un film, surtout lorsqu’il est bon! Et quand il est très bon, il s’avère souvent être, comment dire, “intemporel” peut-être?