Le ciné en 2014, c’est vraiment que du bonheur!

Out-of-the-Furnace-Movie

OUT OF THE FURNACELes Brasiers De La Colère– (2.5*) : Avec son casting 3 étoiles, son affiche sobre mais qui claque, sa B.A sous tension portée par Bale & Harrelson, son histoire de vengeance ancrée dans l’Amérique profonde,Out Of The Furnace semblait plus que prometteur.

Dans la salle obscure de votre cinéma de quartier ou multiplex, je peux vous assurer qu’il se révèle conforme à nos attentes. C’est bien simple, Christian Bale n’avait jamais autant marqué la toile que depuis son meilleur rôle dans The Machinist. Ici, il reproduit sa performance d’alors mais de manière moins “forcée” (heureusement, perdre 30 Kg est plutôt destructeur quand on a sa carrure). Je l’apprécie beaucoup dans Batman, mais il est clairement sous-exploité dans les volets 2 & 3. Bref, le type bosse à l’usine, comme son père à l’époque. Son frère rentre de la guerre et n’a pas de job. On ne se rend pas forcément compte au début mais il est marqué à vie par ce qu’il a vu et fait. Et la grande force de Casey Affleck, qui là aussi surprend (agréablement) dans ce registre, est la rage qui se cache dans son regard et qui explose lors des combats clandestins qui lui permettent de se faire 3 sous…pas pour longtemps…

Bale en protecteur du petit frère Affleck fougueux, ça colle de suite.

Et au dessus de tout ça, arrive Woody Harrelson. L’un des meilleurs acteurs qui soit, souvent sous-exploité car cantonné à des 2nds rôles de méchants. Pour le coup, c’est aussi le cas dans le film de Scott Cooper (Crazy Heart auquel je n’avais pas adhéré Triste). Si on avait un doute, il est balayé lors de la 1ère scène dans la voiture : Woody a le 1er rôle (caché Clignement d'œil). Un grand malade dont les yeux brûlent de folie et de perversité!

Le casting est complété par une Zoé Saldana dont le petit rôle est pourtant essentiel et déterminant dans l’histoire et dans le parcours de Bale. Et elle aussi a dégoté son meilleur rôle jusqu’alors! On y croit dur comme fer. Leur relation est détruite mais l’émotion qui se dégage des “retrouvailles” sur le pont m’a submergé!

Sam Shepard et Willem Dafoe égaux à eux-mêmes : donc très bien. Seul Forrest Whitaker ne tire pas son épingle du jeu.

Et pour finir, l’homme de l’ombre, le réalisateur Scott Cooper, nous gratifie d’une mise en scène old-school parfaite pour ce long-métrage. Pas d’effets inutiles, mais pas non plus le plan-plan du “film d’auteur français” Clignement d'œil. La caméra semble s’être fait oublier sauf lorsqu’on accompagne les protagonistes dans la montagne ou les travelings aériens, portés par le score de Dickon Hinchliffe, amples et sombres, sous-entendent que le point de non-retour va être franchi.

Enfin, le film suit sans faillir la voie choisie par Cooper : 0 concession. Et, une fois de plus en ce début d’année, la question du choix et de ce que l’on est prêt à faire, en toute conscience, est posée au spectateur. Lorsqu’il s’agit de vengeance, lorsque la justice est impuissante, jusqu’ou est-on prêt à aller. Et une fois que tout semble terminé, quand s’arrête-t-on? Out Of The Furnace est jusqu’au-boutiste. Une qualité rare dans le cinéma Américain.

Souvenirs d’enfance

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MUD (2,5*) : Un film frais mais sérieux. Un film qui renvoie à l’enfance, ou le début de l’adolescence, mais de manière très sensitive, quasi indescriptible. Comme si Mark Twain avait rencontré Stephen King : un film qui serait le mélange de Les Aventures de Tom Sawyer et de Stand By Me.

Difficile à comprendre tellement l’avis que je donne est totalement subjectif. C’est profond, lié à l’histoire, aux images et à la musique bien sûr. D’un point de vue narratif, c’est vraiment proche de Tom Sawyer : le côté insouciant des 2 jeunes, le fleuve, l’île et même, allons plus loin, l’étrange personnage interprété par Matthew “Mud” McConaughey pourrait rappeler Joe l’Indien (mais le doute se dissipant rapidement, on en est loin Clignement d'œil). Pour ce qui est du style de la mise en scène et des sensations : Stand By Me, mais aussi Cœurs Perdus En Atlantide.

Bref, en opposition totale avec ce que j’imaginais avant de voir le film! Ben ouais, c’est réalisé par Jeff Nichols, le mec que j’ai découvert l’an dernier avec Take Shelter, 1er film 2012 et 1ère claque. On a toujours Michael Shannon, mais dans un 2nd rôle plutôt drôle (là aussi, c’est surprenant!).

Et puis, il y a Matthew McConaughey, solaire, un brin bourru, un peu simplet (?), qui vit dans ce bateau au milieu des arbres tel un Robinson Crusoé. La rencontre avec les 2 jeunes est l’opportunité qui va très certainement changer sa destinée. Le film prend le temps de montrer les liens qui se tissent ou se défont entre jeunes, parents, oncle, Mud, “le tueur” (là aussi, superbe et trop rare Sam Shepard) et les femmes.

Un film très américain dans le fond, mais ce n’est en rien péjoratif : il n’aurait pas pu être fait par un français, nous n’avons pas ce background, cette matière pour forger ce genre d’histoire. Il faut de la terre, de grands fleuves, des cow-boys, des flingues et une chemise blanche (mais sale) porte bonheur! Et une légende…un jeune qui survit après une morsure de serpent alors qu’il aurait dû y rester…

C’est beau.

Et pour ce qui est de l’histoire d’amour (et il y en a 2), désolé, mais même si elle est “le but” du film (semble-t-il?), elle passe pour moi au 2nd plan.