“Terrence Malick-like”

AIN’T THEM BODY SAINTS –Les Amants Du Texas– (2.5*) : Je ne suis pas le premier à le dire, il y a du Malick dans Lowery!

David Lowery, grand inconnu en ce qui me concerne, signe un film totalement maîtrisé, à la plastique irréprochable (Malick, Malick…je vais y revenir), aux acteurs impeccables et sublimes et dont l’histoire n’est pas sans rappeler Badlands…de Terrence Malick!!!

Bon, je vais remettre les choses à leur place : là ou Badlands lorgnait sur le road-killing-movie poétique et non sensationnel, Ain’t Them Body Saints se construit autour des vies de ces 2 amants séparés (Rooney Mara et Casey Affleck). Lui est en prison après avoir blessé un policier suite à une cavalcade post-braquage, elle refait sa vie normalement, élevant leur fille née après l’arrestation. Pour le reste, on est dans le même style de cinéma : il ne se passe rien, c’est une tranche de vie que l’on nous permet de contempler à travers une magnifique photo, une musique apaisante sonnant juste, un trio d’acteurs au charisme fou (dans ce film) : Casey Affleck qui, film après film, imprime l’écran de cette sorte de mélancolie qui lui est propre, la voix et l’accent étant pour beaucoup dans le rendu (à voir en v.o obligatoirement!); Rooney Mara qui montre sa facette de vari femme dans un rôle dramatique, capable de faire passer une multitude de sentiments par le regard mais en fait surtout par sa gestuelle, sa démarche aussi; Ben Foster qui, chapeau de shérif vissé sur la tête, arborant une moustache-cliché du plus bel effet, se fait remarquer par cette sorte d’absence qu’il transmet dans les plans ou il apparait (put*** que c’est contradictoire tout ça!), bref une sorte de fantôme dont la présence s’étoffe calmement avec le temps pour venir chambouler l’histoire.

 Fans d’action s’abstenir donc

Effets secondaires

SIDE EFFECTS (2*) : Dernier Soderbergh, c’est le cas de le dire! C’est bel et bien son dernier long métrage cinématographique, puisqu’il a annoncé se tourner vers de nouveaux horizons.

Side Effects sera la somme des films de Soderbergh. Préférant la forme au fond quand bien même le sujet est excitant sur le papier, dirigeant au diapason ses acteurs, l’autre Steven accouche d’un film surprenant sans surprise

Je m’explique :

• Surprenant car déroutant dans son déroulé. En effet, on débute par ce qui semble être une autopsie de la société médicale et pharmaceutique du XXI siècle. La course aux meilleurs médicaments, les plus innovants, les plus “nouveaux”…sans se soucier des fameux effets secondaires. Le rapport étroit entre médecins et laboratoires. Et enfin, la course au pognon si je puis dire! Ca, c’est le début. Et plus le film avance, plus on bascule dans le thriller classique, pour terminer par le thriller psychologique. Les images cliniques de Soderbergh servent parfaitement le propos (comme elles le faisaient déjà dans Contagion).
• Et donc sans surprise car… zut de zut, on reste dans le superficiel! Trop de genres à la fois? Trop court? La question restera en suspens. On passe un bon moment, le film n’est pas mauvais, loin de là. Mais Soderbergh nous avait habitué à mieux (à pire aussi )

Tatum au 1er plan de son Magic Mike est ici malheureusement relégué au 2nd comme dans Haywire. Rooney Mara (très bonne) et Jude Law (idem) se partagent ainsi le film.

Drôle de phrase pour terminer ce billet…un peu à l’image du film