W-E à l’ouest…10ème et dernière partie : le château du Chat Botté

Terminé les photos de vacances! Celles-là ont tout de même déjà un an. C’était un lieu coupé du monde avec un brin de magie. Ce château du Chat Botté pourrait accueillir un tournage live d’un film de Miyazaki Sourire

Un homme au sommet de son art

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LE VENT SE LEVE -Kaze Tachinu- (3*) : Je l’attendais fébrilement, le dernier Miyazaki. Entre la peur de le voir s’enfoncer dans le tout-mignon comme se fut le cas avec Ponyo, le moins bon de ses films, et celle de faire une œuvre tout public, il ne restait que peu de place à l’espoir de retrouver la puissance d’un Mononoke Hime.

Puis vint la B.A et son coup de vent qui balaya toutes mes craintes!

Puis vint le moment ou les lumières s’éteignirent dans la salle, le logo du studio Ghibli apparaissant sur l’écran, et les premières images qui défilent devant mes yeux.

Je sens que ça va être bon, je sens que Miyazaki revient en force (alors qu’il vient d’annoncer qu’il mettait un terme à sa carrière, pour la 2ème fois…?). Je sens que le vent se lève. Oui, c’est même Paul Valéry qui l’écrit, “Le vent se lève!…Il faut tenter de vivre!Cette phrase, prononcée par Jiro, le personnage principal, résonnera tout au long du film. Un film sombre, aux antipodes de ce que fait Miyazaki. Un film sur la survie d’un peuple (les japonais dans les années 30) qui se sent brimé, en retard sur son temps. Ce qui aboutira aux mauvais choix que l’on connait, ouvertement critiqués par Miyazaki lors d’une scène entre Jiro et un allemand. Pourtant, il restera tout du long le mettre d’œuvre d’un spectacle auquel il ne prendra pas parti, et dont les actions de ses personnages ne seront jamais jugées.

J’ouvre ici une parenthèse : pour avoir vu le film, je ne comprends pas les critiques et la controverse à son sujet!

Enfin, c’est un film sur l’Amour, le vrai, entre 2 personnages animés qui semblent réellement doués de vie. C’est aussi la première fois que Miyazaki aborde ce thème de façon si frontale! Et c’est magnifique, émouvant et tellement frustrant…

C’est le film de la maturité pour Hayao Miyazaki. C’est un aboutissement. Je le comprends lorsqu’il dit que ce sera son dernier. Il a tout dit. Il a atteint des sommets en terme de narration animée : visuellement, le résultat est une fois de plus épatant! J’en veux pour preuve les rêves de Jiro dont l’audace visuelle est à certains moments incroyable!

Mais attention, ce film est clairement à réserver aux adultes, bien trop complexe et sombre pour des enfants et certainement aussi un peu ennuyeux.

Ma préférence reste toujours à Mononoke Hime, plus poétique et au message écolo (cher à Miyazaki) plus développé. Mais Le Vent Se Lève n’est pas en reste, ne vous inquiétez pas!

Le retour de la minute bande-annonces

Je n’en mettais plus trop car dès que l’on va sur You Tube, on tombe immanquablement sur les nouvelles B.A.

Cependant, pour ceux qui n’y jette par forcément un œil, voici celles qui m’ont tapé dans…

The Amazing Spider Man 2 : je sais pas ce que ça va donner, mais le directeur photo s’est éclaté avec les couleurs pour donner un véritable effet Comics

Noah : là en revanche, j’attends beaucoup du prochain Aronofsky. Bah oui, il ne m’a jamais déçu. Et même s’il s’attaque à une histoire qui ne me fait pas spécialement vibrer, je me dis qu’il peut en faire quelque chose d’à part et donc de très intéressant

The Lego Movie : why not?

Le Vent Se Lève : Hé hé hé, j’ai gardé le meilleur pour la fin!!! Un Miyazaki Sourire Sourire Sourire

ARRIETTY & THE GREEN HORNET

 

karigurashi-no-arriettyARRIETTY (1,5*) : Dernier film d’animation en date des Studio Ghibli (réalisé par Hiromasa Yonebayashi, superviseur des effets visuels sur CHIHIRO), “Arrietty, le petit monde des chapardeurs” fait immanquablement penser à feu “Les Minipouss”. Mais sur la forme, uniquement, et quoiqu’Arrietty sont infiniment mieux fait! Sur le fond, le film nous parle de survie et d’écologie. On ne sait rien de ces chapardeurs, seulement que c’est peut-être la dernière famille en vie (la suite nous en montrera un seul de plus), qu’ils doivent chaparder (c’est bien plus mignon que voler Clignement d'œil) sans être vus pour s’en sortir, et qu’ils vivent sous une maison d’humains depuis plusieurs générations. Studio Ghibli oblige, l’écologie à son mot à dire. Mais Miyazaki n’étant pas aux commandes, on reste dans le survolé (une allusion seulement ainsi que la beauté des images bien sûr).

Concrètement, ce film s’adresse aux plus petits (pas de grand message derrière), et c’est le cas de le dire. D’ou ma déception. Mais une fois encore, parmi la pléthore de films d’animation-en-synthèse-3D-numérique-Imax-ILM-THX-Redbull, Ghibli résiste et fait mouche avec de la 2D traditionnelle dont les décors semblent tout droit sortis de peintures de maitre. A ce propos, il est intéressant de noter que la maison se situe en plein cœur d’une grande ville, mais est cachée et entourée de verdure. Là pour le coup, il y a comme qui dirait une métaphore Sourire

 

19776-affiche_de_the_green_hornetTHE GREEN HORNET (1,5*) : J’attends toujours avec impatience les films de Michel Gondry (ok, il en fait un tous les 3 ans!). Hormis “Human Nature” qui m’a un peu laissé de marbre, “Eternal Sunshine Of The Spotless Mind” reste un chef d’œuvre, et l’ovni “La Science Des Rêves” est du bonheur. Quant à “Be Kind, Rewind”, c’est un plaisir coupable de cinéphile que je n’ai pas honte de défendre! Pour en revenir au frelon, sachez dors et déjà que c’est malheureusement un film de studio, dans le mauvais sens du terme. Il est clair, me semble-t-il que Gondry n’a pas pu livrer SA vision du super héro. Ok, le conventionnel n’a pas trop sa place, mais le côté décalé et underground auquel il nous avait habitué pointe aux abonnés absents. Le film est carré, les scènes d’actions sont époustouflantes. On avait rien vu de tel depuis Matrix, c’est pour dire. Et n’oublions pas que ce ne sont pas les Wachowski bros qui ont inventé le bullet time, mais bien Gondry (souvenez-vous de cette superbe pub pour Smirnoff en 97). Juste retour des choses, il l’exploite ici à merveille en version 2.0. C’est certes esthétique, mais surtout, ça sert l’histoire. Et pour les gamers, je soupçonne Gondry d’être un fan de Zelda depuis Ocarina of time (système de lock parfaitement intégré).

Seth Rogen s’en sort pas trop mal mais est à mon gout un peu trop lourd. Cameron Diaz n’a valeur que, comme son rôle dans le film, de secrétaire intérimaire. Elle est blonde, bien foutue et sourie tout le temps! Voilà, le quota bimbo pour film de studio est rempli. Mais la surprise vient de ce formidable acteur que je n’avais qu’aperçu dans “Shaolin Basket” (2*) et qui est aussi réalisateur et compositeur : Jay Chou. Sans parler de ses qualités d’acrobate-martialiste, il dégage un charisme étonnant pour un faire valoir (2nd rôle, semi-buddy et homme à tout faire). Parfait dans son rôle (regardez son visage et sa gestuelle lors de l’arrivée de Cameron Diaz), j’espère qu’on ne le verra pas enchainer des films de série B ou il castagnera à tout va!

Grosse déception pour la prestation assez ridicule de Christoph Waltz pourtant immensément génial en Général Nazi dans “Inglorious Basterds”!

Au final, un film avec quelques bonnes idées, assez drôle, mais trop long (2h, il aurait gagné à perdre 20mn)