La fin justifie la connerie

this-is-the-end-poster1

THIS IS THE END (2,5*) : Et si la fin du monde survenait lors d’une soirée entre potes? Et pas n’importe lesquels : ici les potes s’appellent James Franco, Jonah Hill, Seth Rogen, Emma Watson, Michael Cera, Danny McBride et Jay Baruchel! Et tout se passe dans la “vraie vie”. Jay arrive à L.A pour passer la soirée avec Seth (ce qui donne droit à une scène en accéléré de jeux-vidéos/fumette bien sympa). Puis, Seth l’amène chez James Franco. Pire baraque, grosse teuf et tous les “copains” cités ci-dessus, plus une quarantaine d’autres convives. Et c’est là que tout fout le camp : tremblement de terre, émeutes, explosions…la fin semble proche. Est-ce vraiment l’Apocalypse (des gens disparaissent dans d’immenses rayons bleus venus du ciel)?

Il est de plus en plus difficile de réussir une comédie débile. Evan Goldberg et Seth Rogen, tous 2 ayant co-écrit et co-réalisé le film, s’y sont employés avec entrain, semble-t-il, pour un résultat au-dessus de toute attente. Le film est drôle du début à la fin et on pourrait presque dire que les scènes les plus hilarantes sont réservées aux “guests” (c’est à dire aux acteurs que l’on voit le temps d’un gag ou deux) : Michael Cera en lourd-dingue obsédé de surcroit, claquant magnifiquement les fesses de Rihanna (et oui Sourire), Emma Watson en pleine crise face aux 5 mecs de la maison (je vous dit pas la raison) et surtout l’apparition de Channing Tatum en…mais chut! Non, faut le voir, c’est à pleurer!!!

A part ça? Le film s’adresse aussi bien aux cinéphiles de par tous ses clins d’œil ou citations (la reprise de la scène de L’Exorciste avec Jonah Hill, géniale!), qu’aux ados libidineux de par l’humour très cul qui le parcourt. Le meilleur exemple : Franco depuis la mezzanine demandant qui a collé les pages de son bouquin de cul, McBride de répondre qu’il en est l’auteur…s’ensuit une scène culte et hilarante sur la masturbation et l’éjaculation entre les 2 acteurs!

Ce sont bien sûr ces 2 lascars qui tiennent le haut du pavé, Franco pour son côté “tout-beau, tout-souriant, tout-va-bien”, McBride pour son côté connard et égoïste. Mais ne vous y trompez pas, le film est parfaitement équilibré, bien réalisé, écrit avec soin (à voir en v.o pour les dialogues!) et interprété avec justesse! Et en plus, au vu des FX, le budget devait être confortable.

Une précision qui peut avoir son importance : n’allez pas le voir pour son scénario Clignement d'œil 

Séance de rattrapage pour tous les goûts : ciné asiatique, italien et américain

  Chers amis, ce n’est pas trop tôt! Enfin un billet tout plein de bons films qui ne sont plus à l’affiche depuis bien longtemps, il vous faudra passer par la case location ou VOD si vous souhaitez les voir.

Les raisons pour lesquelles je ne les avais pas vu au cinéma sont malheureusement toujours les mêmes : pas eu le temps, genre le film n’est resté que 2 semaines à l’affiche et j’avais d’autres priorités; ou tout simplement qu’il ne passait pas au Gaumont (carte illimité), voire pas du tout sur Toulouse!

scott-pilgrim-1920x1200SCOTT PILGRIM VS THE WORLD (3*) : Ou comment un réalisateur a enfin réussit un film sur les jeux vidéos sans que ce soit un film sur les jeux vidéos! Edgar Wright, déjà réalisateur du très survolté (et très drôle) “Hot Fuzz” (et de “Shaun Of The Dead”, mais je n’ai pas adhéré…) a pondu un film de geek pas que pour le geeks. Alors je vais aller droit au but : c’est un pot-pourri diablement bien organisé de ce qui se fait de mieux dans la culture mangas/jeux vidéos.

Scott Pilgrim (démentiel Michael Cera) est un ado de 22 ans, désabusé (il vient de rompre), qui joue de la basse dans un groupe et vit en coloc avec un gay dont il partage tout (en fait Scott ne possède rien Tire la langue) jusqu’au lit mais sans consommation de ce coté-là Clignement d'œil. Il rencontre une lycéenne d’origine asiatique qui va vite devenir et fan de son groupe et trèèèès attachante! Et là, patatras, il tombe sur la fille de ses rêves (littéralement : il l’a d’abord rencontré en rêve). La belle Ramona. Seul hic, elle se trimbale des ex (7!) pas commodes.scott%20pilgrim%20v2

Le pitch ne vous donne pas envie, hein? Je sais, je sais, je le vois dans vos yeux (à travers mon blog Clignement d'œil). Pas grave, c’est sur tout le reste que le film est énorme. Alors que je commence par parler de jeux vidéos, ils n’apparaissent pas dans mon résumé! Normal, c’est le film qui est construit comme un jeu. De plus, le réalisateur utilise bon nombres d’effets visuels et sonores liés à cet art. Quel ne fut mon sourire (béat, j’vous jure, heureusement que j’étais seul à mater!) lorsque apparut le logo Universal en graphisme 8-bits, vous savez, comme sur la NES! Et idem pour la musique qui l’accompagne. Idée géniale qui ne s’arrête pas en si bon chemin : on enchaîne directement avec le thème de Zelda!!! Là, c’est presque une larme qui a roulé sur ma joue (ouais, ouais, heureusement que j’étais vraiment seul!). Et durant les presque 10 minutes de présentations des personnages principaux, des bruitages de Zelda viendront ponctuer les moments importants (il s’avère qu’un des protagoniste y joue en fond). Et rien que la présentation : le personnage est centré sur l’écran qui se fige un court instant laissant apparaitre sur le côté ses principales caractéristiques (ex : âge, situation familiale, gouts, etc).

Mais tout ça n’est rien comparé à ce qui va suivre. Les personnages sont jusqu’alors “normaux”, bien que Scott ait la fâcheuse tendance à “décrocher” ce qui permet au réalisateur de faire de fracassantes ellipses aux effets hilarants sur la continuité de l’histoire! A voir. Bref, arrive le concert et le 1er ex… en volant…vous avez bien lu! C’est le moment ou le film part en cacahuètes pour notre plus grand bonheur. 280687-scott_pilgrim_stills__16__superEt Scott et lui de se battre comme dans un jeu vidéo (musique, bruitages, mise en scène, tout y est). C’est à ce moment que l’on apprend qu’il devra se débarrasser des 7 evils-exs, et non pas des 7 evils ex-boyfriends (le coup du boyfriend “omis” par Ramona sera aussi l’occasion d’une scène comique de dialogues. A ce propos, le film est à voir ABSOLUMENT  en V.O!)

Lorsque l’ex est défait, il disparait dans une pluie de pièces (ou jetons) qui viennent s’écraser au sol et incrémenter un compteur (jeu vidéo oblige).

Voilà, je ne vais pas tout vous raconter. Si ce qui précède vous plait, ruez-vous sur le film, vous ne serez pas déçu. Sinon, oubliez!

Une dernière chose, Michael Cera est vraiment parfait dans son personnage. Et le running gag sur sa coupe de cheveux est à se pisser dessus tellement il est conSourire Et il y en a 50 autres comme ça dans le film. Il ne vole vraiment pas ces 3 étoiles!

03C003C003791152-photo-scott-pilgrim

Bonus : il me semble même avoir reconnu un son de “mort” du 1er ou 2ème Castlevania sur NES…?

OutrageKitanoOUTRAGES (2,5*) : Enfin et re-enfin, le come-back de Kitano  sur son genre de prédilection : le film de yakuzas. Retour au sources donc pour ce pas-si-Violent-Cop-like.

En effet, c’est le rapport à la violence qui nous fait penser en premier à  “Violent Cop” lorsque l’on regarde “Outrages”. Les similitudes s’arrêteront là, tant les deux films sont différents. Tout d’abord, Kitano à muri, que ce soit d’un point de vue personnel comme professionnel. Son sens de l’ellipse n’est plus aussi extrême, peut-être parce que le film ne se prête pas aux “gags” que l’on trouvait dans du “Sonatine” ou “Hana bi”. Les faits sont plus explicites et expliqués : je dirai qu’il y a 50% de dialogues en plus par rapport à ses films précédents, ce n’est pas rien! Et surtout on reste 100% dans le monde des yakuzas, ce qui n’était pas le cas les autres fois. Pour terminer, le personnage qu’il incarne n’est pas central. On pourrait presque dire que c’est un film choral tellement les seconds rôles sont nombreux et d’importance!

La mise en scène a gagné en fluidité, preuve en est cette superbe scène du cortège de voitures noires au début, à priori anodine, avec une caméra ponctuellement embarquée de côté : un effet “Michael Mannien”! Incroyable. Puis unes vue aérienne, la caméra s’immobilise au-dessus de sa voiture, l’image se fige et le titre apparait en caractères blancs sur le fond noir du toit de la voiture. L’ambiance est posée.

Attention toutefois, le film est extrêmement violent et ceux qui n’ont jamais pris de plaisir à regarder un film de Takeshi Kitano en seront pour leurs frais!

sept_vies,0SEVEN POUNDS -Sept Vies- (2,5*) : Qu’attendre de Gabriele Muccino, réalisateur du superbe “L’ultimo baccio” et du très beau “A la recherche du bonheur”? Exactement ce qu’on a à l’écran : un drame sans pathos avec un Will Smith tout en souffrance intérieure et une histoire bien plus mystérieuse que larmoyante. Le sujet se prêtait à l’inverse. Et c’est tout à l’honneur de Muccino que de l’avoir traité de la sorte : on ne prend pas le temps de s’apitoyer sur le sort des personnages tout en ressentant leurs souffrances, leurs peurs et leur tristesse. La rédemption qu’essaie d’atteindre Will Smith peut certes paraitre exagérée, mais il faut bien faire un beau film Clignement d'œil Et il tellement rare de voir un film Américain sans happy end (bon, ok, c’est un réalisateur italien Sourire)! Quoique que c’est sujet à l’interprétation que chacun en fera!

imagesCAPEN6RRANCHE LIBERO VA BENELibero- (2,5*) : Quelle meilleure transition pourrais-je avoir que de passer d’un réalisateur italien à…un autre? Tire la langue “Libero” est l’histoire d’une famille italienne plus particulièrement centrée sur Tommy, 11 ans, qui essaie tant bien que mal d’apprendre à vivre entre une sœur étouffante, un père colérique (et ça se comprend) qui ne jure que par les cours de piscine de Tommy –ce dernier préférant le foot-, et une maman absente. Encore un drame, mais cette fois, c’est la dure réalité de la vie de tous les jours d’une famille qui a bien du mal à communiquer et à joindre les deux bouts.

Je n’ai que rarement apprécié les films sur les enfants. Mais ici, le traitement est adulte change la donne. Kim Rossi Stuart (le papa-acteur et réalisateur) ne s’y est pas trompé. Les dialogues sont quelques fois très difficiles à entendre et on ne peut s’empêcher de juger les faits et dires de chacun sans pourtant tout savoir de leur vie. Et l’histoire nous rattrape petit à petit, nous éclairant de sa misère, de ses mensonges révélés et de ses illusions perdues. Et pour la deuxième fois aujourd’hui : émouvant mais en aucun cas larmoyant.

SkyCrawlers-BR-OKTHE SKY CRAWLERS (1,5*) : le dernier Mamoru Oshii, dont l’histoire semble de prime abord plus “classique” et simple que dans ses précédents animés (pour ne citer que les “Ghost In The Shell”!), est en fait radicalement hermétique! Pour l’auteur de ce blog en tout cas! Et pourtant j’ai adoré les 2 “Ghost In The Shell”, les 2 “Patlabor”, et bien sûr “Beautiful Dreamer”!

Il faut dire qu’il a quelque peu changé sa manière de faire : plus d’action, et quelle(s) action(s). C’est pas compliqué, il dépasse dans les airs ce que “Sword of the stranger” fait sur terre! Les scènes sont magnifiquement photographiées, réalisées, montées ET sonorisées. C’est bien simple, on s’y croirait! Mais là ou “Sword” garde la même qualité tout au long du film, “Sky” chute à l’atterrissage! Quel horrible chara design. Ok , c’est subjectif,mais ça m’a calmé. J’ai le droit de dire que j’aime pas leurs gueules quand même.

Et pour ce qui est de l’histoire, je vous laisse vous débrouiller avec le lien du titre ou allez vous renseigner sur des forums : le film a fait beaucoup parler et presque tous en disent du bien! C’est à ne plus rien y comprendre! Serais-je devenu bête???! Triste