Première partie : du très bon au pays du cinoche français!

Non, non, je n’étais pas entré en pré-hibernation. Juste une histoire sans fin de boulot. Hum, ça pourrait faire un billet. Mais le ciné reste prioritaire. Surtout après une telle trahison : 1 seul film en octobre! Piètre record qui me renvoie directement au lycée ou même collège, quand la passion n’existait pas encore.

Quand est-elle née à ce propos? Non, un autre sujet pour un autre billet. Mais Mr C avec son “Piège de Cristal” n’y est certes pas étranger Sourire

Bref, revenons au sujet du jour, le cinéma français avec 2 films coup de poing.

affiche-l-ordre-et-la-morale-10275424cqzfgL’ORDRE ET LA MORALE (3*) : Le retour du cinéaste français prodige dans son pays se fait par la grande porte : sujet politique, histoire vraie, le tout en superbe cinémascope. La grande classe. Et ce plan séquence d’intro qui nous plonge directement dans l’horreur du jour J, magnifiquement mise en scène, nous fait comprendre que Kasso is back!

J’avais 10 ans au moment des faits, je n’en ai donc aucun souvenirs. 1988, Nouvelle Calédonie, en plein 2nd tour des élections présidentielles (Mitterrand vs Chirac), un groupe de Kanaks prend d’assaut une gendarmerie faisant 4 morts et une quinzaine d’otages. Le commandant Legorjus du GIGN est dépêché pour négocier. A peine sur le tarmac, il comprend le merdier dans lequel il va devoir se débattre : l’état a aussi fait appel à l’armée…sur un sol français! C’est la première fois depuis la guerre d’Algérie.

La force du film tient autant dans son histoire (Kasso adapte à l’écran le livre de Legorjus, les faits sont donc précis et crédibles) que dans son fond (il dénonce l’immoralité des manœuvres politiques et en profite pour ajouter une couche sur notre mode de vie et la société de nos jours). Et bien sûr la réalisation. En plus de la scène de début, il y a ce passage de l’attaque de la gendarmerie raconté à Legorjus par un rescapé, la scène se déroulant autour d’eux : le passé et le présent ne font plus qu’un. Pour terminer, je dirai que connaître la fin dès le départ, lorsque c’est ainsi maîtrisé, ajoute une part de stress. Comment vous expliquer…? Tout simplement par les mots de Kasso en intro “Comment en est-on arrivés là?”

Sa faiblesse : certains passages sonnent faux, les textes font vraiment “récités” (entre militaires, parce qu’entre Kanaks c’est tout l’inverse!) et le doublage lorsque les acteurs sont en 2nd plan n’est pas raccord (notion de distance justement, et gestes incohérents). Doit-on aussi lui en vouloir pour les passages un peu naïfs “nos hommes politiques ne sont pas capables de ça!” dit un des protagonistes indigné? Personnellement, je dis non même si j’ai tiqué pas mal de fois. En effet, il se devait d’avoir un film le plus limpide possible pour être compris par tout le monde et surtout faire en sorte que les spectateurs se questionnent…pour pouvoir continuer de faire les films qu’il aime…je pense.

Polisse-affichePOLISSE (3,5*) : Cannes aura eu le nez creux cette année! Entre “Drive” et celui-ci, le jury a fait mouche! Laissons de côté la réalisatrice (Maiwenn qui se donne aussi un rôle plutôt inutile) et tout ce que l’on a pu entendre sur elle et ses 2 précédents films (que je n’ai de toute façon pas vu) pour nous attarder sur cette Brigade de Protection des Mineurs, plus vraie que nature (même si, une fois encore, je n’y ai jamais mis les pieds…). Un sujet casse-gueule, une histoire genre documentaire “une semaine dans la BPM” et un chanteur coutumier des postes de police qui se fait acteur policier…Joey Starr! Sur le papier, ça a de quoi faire peur. A l’écran, c’est génial. Sans parler du reste du casting aux petits oignions (sauf Maiwenn, encore!). Mais voilà, il est très difficile de parler, d’avoir le recul nécessaire pour analyser un film coup-de-cœur et partager cette expérience. Certaines images sont choquantes, certaines paroles font mal, d’autres font rire (et font justement du bien car le film a la fâcheuse tendance à vous foutre en l’air!). On n’en ressort pas indemne. Et la scène ou une mère, à la rue depuis 6 mois, vient à la BPM pour “donner” son enfant de 6 ans pour qu’il ne vive pas comme elle vous fait plus d’une fois déglutir! Ce gosse qui sait ce qui l’attend. Et quand elle le quitte, il se cramponne. Le crie qu’il pousse ne peut qu’être vrai! Merde, comment ils ont fait cette scène??? Ils le lui ont fait croire, c’est pas possible. Et c’est vraiment là que Joey Starr se révèle.

Allez le voir, franchement, même si certaines ficèles sont grosses, ça vaut le coup.