Pour ceux qui s’ennuient…

Je prends enfin le temps de faire un point sur mes dernières lectures. Après le billet sur les 2 ouvrages “Video Games”, voici le billet sur 1 livre SF et 2 polars.

9782020533607Les Morts de la St Jean (H. Mankell) :

-Présentation de l’éditeur :

22 juin 1996, nuit de la Saint-Jean. Trois étudiants se sont donné rendez-vous avec perruques et habits d’époque pour un pique-nique champêtre d’un autre siècle. Mais la fête tourne court. Un tueur abat les trois convives. Quelques semaines plus tard, persuadés que leurs rejetons font le tour d’Europe, les parents ne s’inquiètent pas de leur absence. En recevant une carte de Vienne signée par sa fille Astrid, l’une des mamans, prise d’un doute, alerte la police. L’inspecteur Kurt Wallander est convaincu par la plaignante, mais un emploi du temps trop chargé et une vie de quinquagénaire de plus en plus compliquée lui font délaisser l’affaire. Les choses s’aggravent lorsque, inquiet du silence de son collègue Svedberg, il le découvre dans son appartement, mort d’une balle dans la tête. Dès le début, l’enquête révèle sur la victime quelques indiscrétions : ce policier que tous croyaient solitaire passait toutes ses vacances avec Louise, une mystérieuse compagne. En recherchant sa photo dans une cache de l’appartement de son collègue, Wallander tombe sur un cliché représentant les trois étudiants en train de faire la fête.

La découverte d’un auteur est toujours source d’interrogation, de doute même, mêlé d’excitation. Lorsque l’on tourne les premières pages et que l’on ressent la nouveauté, que l’ambiance nous paraît étrange et surtout jamais vue, on se dit que l’on a touché le gros lot! Cet auteur est le bon, le nouveau, celui qui va nous permettre de nous relancer dans une série inattendue. Parce qu’en terme de polar, une fois qu’on a lu les Vargas, Grangé et autres Chattam bien de chez nous, alors les Coben et consorts nous semblent bien fades en comparaison. Il y a déjà le problème de qualité (donc vive la France) et le problème de traduction (donc vive la V.O, à plus forte raison lorsque les mots français de l’auteur le restent Clignement d'œil). On se tourne alors vers la Suède le temps d’un fantastique Millenium, et ensuite…?

Et ensuite vient Mankell. Un subtil mélange de Millenium (Stieg Larsson) pour l’ambiance froide (facile, c’est la Suède!) et un rien poisseuse, et de Un Lieu Incertain (Fred Vargas) pour la ressemblance entre Adamsberg et Wallander.

Je vous le conseille. Fan d’action, passez votre chemin.

 

miserereMiserere (J-C Grangé) :

Présentation de l’éditeur :

"Ce sont des enfants.
Ils ont la pureté des diamants les plus parfaits.
Aucune ombre. Aucune inclusion. Aucune faille.
Mais leur pureté est celle du Mal."
Etrange assassinat d un chef de chorale d origine chilienne dans l église arménienne de Paris. Disparitions de plusieurs enfants de chœur. Série de meurtres opérée selon un protocole macabre : perforation inexplicable des tympans, inscriptions tirées du Miserere d Allegri, mystérieuses traces de pas autour des cadavres : pointure 36…
Pour mener l enquête, deux flics border line comme les aime Grangé : Kasdan, le vieux briscard à la retraite, et Volo le toxico, beau comme une rock star. Origines arménienne et russe. Deux hommes intelligents, acharnés, hantés par leur passé.
Du pur Grangé, complexe, tourmenté, baroque. Un de ses meilleurs thrillers, peut-être le plus inquiétant, qui mêle enfance, torture (des bourreaux nazis aux bourreaux chiliens), expérimentations scientifiques ultimes et musique…

Chaque année, c’est la même ritournelle : le nouveau Grangé sera-t-il meilleur que celui de l’année dernière? Sera-t-il surtout plus sanglant, plus sombre, plus violent, plus torturé?

Non, et non.

Ce qui ne veut en aucun cas dire qu’il n’est pas bon, loin s’en faut. C’est juste que son précédent Le Serment Des Limbes avait placé la barre très très haut!

Mr Grangé s’est une fois de plus énormément documenté pour écrire son livre en lui faisant prendre place dans notre Histoire. Le côté simple-si je puis dire-thriller est donc relégué au second plan pour laisser place à l’ensemble : de quoi l’homme est-il capable (le choix des nazis est pertinent) sans garde-fou? Et retrouver un peu de Monster (N. Urazawa) dans un roman est forcément intéressant.

Je vous le conseille. Et celui-ci est bien plus dynamique que Les Morts de la St Jean aussi bien de par son histoire que de par sa construction (plus classique). Et il possède ses scènes d’action.

Chacun ses goûts, je préfère le Mankell Sourire

6985c046552d8a6170080995cfbc7ed7c36bbd258b7ee694eb987221b2b197b0La main gauche de la nuit (U. Le Guin) :

-Présentation de l’éditeur :

Sur Gethen, la planète glacée que les premiers hommes ont baptisée Hiver, il n’y a ni hommes ni femmes, seulement des êtres humains. Des androgynes qui, dans certaines circonstances,
adoptent les caractères de l’un ou l’autre sexe.
Les sociétés nombreuses qui se partagent Gethen portent toutes la marque de cette indifférenciation sexuelle. L’Envoyé venu de la Terre, qui passe pour un monstre aux yeux des Géthéniens, parviendra-t-il à leur faire entendre le message de l’Ekumen ?

Ce livre s’inscrit dans le “Cycle de Hain”. Sympathique, il permet à Le Guin de poursuivre son étude sociétale en présentant une sorte de monde mystico-moyenâgeux qui n’est pas sans rappeler, par certains aspects, notre monde d’aujourd’hui. La force de Le Guin reste son pouvoir d’analyse et les conclusions que le lecteur peut en déduire. On est certes loin de l’envoutement provoqué par le Cycle de Terremer, mais ce n’était pas le but.