Aronofsky entre dans la danse!

528967-l-affiche-de-black-swan-637x0-3BLACK SWAN (3*) :

 Si vous n’avez pas ou peu entendu parler de Black Swan et, à plus forte raison d’Aronofsky (réalisateur), alors vous allez prendre une claque. Si vous êtes préparés à voir un film atypique et que vous connaissez le gars qui a quand même réalisé “Requiem for a dream”, “The Fountain” et “The Wrestler” (et aussi “Pi”, trop hermétique pour moi, et trop 1er film…), alors vous verrez un très bon film! Mais c’est tout…et c’est déjà beaucoup par les temps qui courent.

Black Swan, dans la filmo d’Aronofsky, représente la continuité et certainement la maturité. Après le test (Pi), la fougue de la jeunesse (Requiem), et la remise en question métaphysique (Fountain), Darren se dirige vers le drame (réaliste) humain avec The Wrestler : beaucoup plus posé, une réalisation à la Dardenne avec un soupçon de Gus Van Sant. Il joue la proximité avec sa caméra à l’épaule en filmant de dos, et l’intimité avec ses gros plans sur les visages marqués et abimés.  

dosEt l’on en vient donc à Black Swan qui reprend beaucoup de Wrestler, le côté féminin en plus. Les dos sont encore plus filmés, et encore plus beaux (celui de Portman, celui d’une prof ou celui de Kunis avec son superbe tatouage). Tout le temps en mouvement, les muscles se profilent et bougent sous la peau comme le ressac de l’eau au bord de la plage. C’est assez impressionnant, je n’avais jamais vu ça dans un film. Et puis il y a le miracle Portman. Oui, je sais, tout le monde la dit favorite pour l’oscar, alors dois-je en remettre une couche? OUI! C’est La révélation. Cette femme-enfant qui se (dé)bat contre ses démons, contre la rivalité de la nouvelle venue (tout en prenant elle-même la place de l’ancienne), contre le cocon que tisse sa mère autour d’elle, contre le regard des autres. Son monde, mélange de dur labeur (les scène d’entrainement font mal) et de douceur (la chambre à coucher d’une gamine) est sur le point d’exploser avec l’arrivée de la nouvelle.folie Avec l’arrivée de l’adolescence et de la découverte de son corps. Avec ce double rôle qui synthétise une vie humaine. Le bien et le mal, l’innocence et la dépravation, l’insouciance et les responsabilités. L’amour et la haine. L’amour pour son coach alors qu’elle se débat au 1er baiser, la haine de sa rivale alors qu’elle fantasme sur elle. Et la peur d’elle même! Car le film repose beaucoup sur son mental qui se dérègle et son début de schizophrénie. Et Aronofsky d’ajouter une corde à son arc : le thriller! Car oui, le film en est un. Et certainement le plus beau des thrillers : pour la mise en scène des ballets, pour la souffrance et la peur qu’il dégage et pour la musique qui nous transporte! Ah, décidemment, Cliff Martinez est un grand lui aussi. Et pour finir, cette scène de fin hallucinante, 15 minutes de leçon de cinéma. Merci!tete

Bon, en me relisant, je me dis que c’est une critique de film à 3,5*. Mais non, je reste à 3 car je préfère le mélange de brutalité et de tendresse d’un catcheur, ou le mélange des époques et des genres d’un arbre de vie à la folie du monde des ballets, voilà tout.