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HER (3*) : La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste… et Her colle parfaitement à la définition.
Tout du long, le film est empreint d’une profonde tristesse. La tristesse de son personnage principal, Joaquin Phoenix, alias Théodore (rien que le nom, ça fait vieillot et tristounet
), surpassant à chaque film la qualité de son interprétation précédente; la tristesse de la société environnante qui, dans un futur proche, nous mettra chacun face à nous même, oubliant qui est l’autre; la tristesse du passé à travers cette magnifique histoire d’amour, cette idylle, qui a disparu en blessant au plus profond notre homme.
Voilà ce qui m’a le plus frappé, et ce, dès les 1ères minutes. Alors même que la mégalopole semble attrayante (techniquement, ça semble un “beau” futur), Spike Jonze, qui a pensé, écrit et réalisé cette histoire, nous entraine dans un monde de solitude dans lequel Théodore écrit des lettre pour les autres (c’est son job, ça me semble inimaginable, mais tellement représentatif de cette société impersonnelle).
Tout le monde est connecté, mais tout le monde est seul…
Et voilà que surgit Samantha, l’OS intelligent. Ce système d’exploitation avec la voix de Scarlett Johansson (à voir en V.O!!!) qui apprend et évolue au contact de Théodore. Alors, lorsque l’amour ne semble plus pouvoir être partagé avec l’autre, la personne physique, un OS, à travers une simple voix, peut-il être un palliatif? Le film dit d’abord oui, mais ensuite non. Et ce sera peut-être son seul défaut. Je m’explique : avec un sujet original, et un traitement itou (la réalisation fait penser à un mélange de clip lounge et du Terrence Malick, quand même!), Jonze aurait dû aller au bout de son sujet en montrant dans cet avenir proche une réelle-évolution (révolution) des relations amoureuses. Il n’en fait rien, et le cinéma en pâtit…mais ça me va parfaitement. Et oui, c’est mon côté old school.
Donc je reprend ma définition de début : c’est un film mélancolique car il reste attaché à nos anciennes valeurs (puisque dans le futur), parce qu’il est intensément triste et que malgré tout on le regarde le sourire aux lèvres. J’ai passé un agréable moment bercé par la voix envoutante de Scarlett. Et il faut absolument lui rendre hommage, car elle n’a jamais été aussi bonne qu’ici, un comble! Voilà, sa force est d’arriver à se faire voir sans se montrer (perso je me la suis représenté pendant tout le film). Et l’autre force c’est Joaquin qui donne la réplique dans le vide en rendant le tout plus que crédible.
Merci à Spike pour cette idée et ces choix lumineux!
NB : B.O d’enfer
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