Boxe, invasion, identité et espionnage : de bien beaux thèmes pour le cinéma.

The-Fighter-Affiche-USTHE FIGHTER (2,5*) : L’histoire (vraie) de la difficile ascension de Micky Ward (Wahlberg) dans le milieu de la boxe et celle de son frère (Bale qui nous refait le coup de “The Machinist”, méconnaissable!) shooté au crack toute la journée après s’être frotté aux meilleurs boxeurs à l’époque. Et de leur mère, Melissa Léo, manager de Micky.

Tout d’abord, il ne faut pas aller voir ce film pour ses combats de boxe. Sans être mauvais, ils ne sont pas très cinématographiques…je ne peux m’empêcher de repenser à “Ali” et même “Les Adversaires”. Bref, le sujet, et l’intérêt donc, est ailleurs. Il est dans les relations familiales des 2 frères et de leur mère (mais pas ensembles). Accessoirement, des 7 ou 8 sœurs…et quand on voit leurs têtes on pense : 1- Pas de chance; 2- Clairement une famille de consanguins!!! J’avoue m’être fortement marré à chacune de leur apparition alors que ce n’est clairement pas fait pour…sorry!

the-fighter-4-10367100fzthzMelissa Léo que je ne connaissais pas, bouffe presque tout l’écran face aux 2 “stars” tellement elle habite son personnage de tyran aigre-doux : à la fois impitoyable en affaires, mais aussi véritable mère protectrice (mais ça, on ne le découvre que vers la fin). Bale est parfait, maigre comme un squelette, les yeux qui sortent des orbites et le sourire béat du mec shooté. A ce propos, son “come back” de début est habilement mis en avant pour mieux être démonté par la suite par le réalisateur. Bien qu’on soit loin de la mise en scène de “Les Rois Du Désert” (que j’adore), David O. Russel trouve toujours le bon plan et sait parfaitement gérer ses acteurs. Wahlberg en est la preuve. Son personnage effacé est pourtant d’une redoutable efficacité puisqu’on a de cesse, tout au long du film, de vouloir y mettre des coups de pieds au cul! Donc il joue bien SourireThe-Fighter-1

Alors voilà, tout sonne juste (sauf les combats, quoique…), mais le film gagnerait à perdre une douzaine de minutes car le sujet est plutôt lourd et l’équilibre n’est pas toujours là.

World-Invasion-Battle-Los-Angeles-film-affiche-poster-01-675x1000WORLD INVASION : BATTLE LOS ANGELES (0,5*) : Je n’en attendais rien, mais j’ai quand même été déçu. Un film catastrophe comme Hollywood sait en faire des dizaines. Un acteur sous-employé : revoyez “Thank You For Smoking” et “Dark Knight” et vous comprendrez qu’Aaron Eckhart n’avait rien à faire ici! Il n’y a rien à sauver, à part peut-être une "sorte de mise en scène qui pourrait faire penser à un FPS de consoles next-Gen. Et puis merde, ce patriotisme ronflant me gonfle de plus en plus dans les films. Ok, il n’est pas exacerbé comme dans un Roland Emmerich genre Independance Day, mais bon, le gentil père de famille qui s’empare d’une mitraillette pour sauver le bon soldat et qui meurt (avec la musique qu’il faut dans ces moments-là) devant son fils, ça va! Le regard digne du héro face au drapeau Américain, merci! Du coup, on s’emmerde. Ah, j’oubliais : que voit-on si on lit entre les lignes (ou qu’on regarde derrière les images Clignement d'œil)? Tout un peuple, celui de la Terre, qui se fait décimer pour qu’un autre récupère les ressources de la planète (ici l’eau). Hum, changeons l’eau en pétrole…les envahisseurs deviendraient les américains…mais, mais, mais…c’est un film antipatriotique!!! Houlà là, c’est chaud!!! Donc les américains du films seraient par exemple, euh, au hasard des Irakiens. La vache! Je retire tout ce que j’ai dis avant!

Une minute…ce sont les envahis qui gagnent à la fin (ils sont plus malins)…ah, ça colle plus alors…quoique…?

Bon, je vais être franc, ce film est extrêmement maladroit. Un scénario moins consensuel, une meilleure direction d’acteurs et un focus sur les motivations plutôt que sur les effets spéciaux, et nous avions un bon film dérangeant! Dommage…

sans-identite-19089-491725279UNKNOWN –Sans Identité- (1,5*) : “Alors qu’il est à Berlin pour donner une conférence, un homme tombe dans le coma, victime d’un accident de voiture. Plus tard, une fois réveillé, il apprend qu’un autre homme a pris son identité et cherche à le tuer. Avec l’aide d’une jeune femme, il va tout mettre en œuvre pour prouver qui il est.”

J’avoue, j’ai joué la facilité sur ce coup-là : un petit copier-coller du synopsis et le tour est joué. Un film sans prétention, bien ficelé à condition d’accepter certaines énormités! J’entends : tout est axé autour de la “perte d’identité” de Liam Neeson, donc forcément le film joue  à fond la carte du scénario à la XIII. Mais n’est pas Van Hamme qui veut, pour s’en sortir et donner l’impression de quelque chose de complexe à l’écran, le(s) scénariste(s) à pris certains raccourcis. Je ne peux malheureusement en dire plus au risque de gâcher le film à ceux qui ne l’ont pas vu.

Certes je ne lui mets que 1,5* mais je vous le conseille quand même car si on sait quelques fois fermer les yeux, on passe un bon moment.

And now ladies & gentlemen, c’est la séance de rattrapage de JR. Un film honteusement ignoré lors de sa sortie en salles alors qu’un certain “Ausine” me l’avait fortement conseillé. Je crois lui avoir répondu à l’époque que la bande annonce m’avait fait penser à un Derrick. Et oui, je ne suis pas forcément fan des films allemands, j’ai certains aprioris, et quand l’image semble froide, délavée…brrr, ça me file la chair de poule! En fait je n’ai dû en aimer que 2 ou 3, et très typés US coté photo. Il doit y avoir “Cours Lola, Cours”, “Good Bye Lénine” et l’excellent “La Mémoire Du Tueur”.

Alors grâce à ma sœur (et à Pierre, oui, oui, si tu me lis, je ne t’ai pas oublié et j’ai fait mon mea culpa!), je peux fièrement ajouter à la liste :

la-vie-des-autres-copy_1172154829DAS LEBEN DER ANDEREN –La Vie Des Autres-  (3*) : Voilà un film sacrément bien réalisé et intelligent. Il met en scène un agent de la Stasi au début des années 80 qui espionne un couple soupçonné d’avoir des relations avec l’Ouest alors qu’ils semblent prôner le communisme en société. Ce qui ne devait être qu’une mission comme tant d’autres avant pour cet agent va se transformer en fascination. Et la morale, et l’idéologie communiste de cet homme d’êtres égratignées puis remises en question. Et de spectateur, il va devenir acteur. Ou comment dans un régime “dictatorial” (c’est comme ça que je le perçois) un pion peut devenir une pièce maîtresse tout en restant dans l’ombre. Comment les sentiments peuvent prendre le pas sur tout homme, aussi lobotomisé soit-il. Et la raison se faire jour. Mais à quel prix…?

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L’exemple typique du film que l’on peut (et devrait) étudier. Aussi bien pour sa mise en scène que pour sa psychologie. Rahhh, si j’avais le temps, j’en ferais bien une petite dissert’ moi Sourire Mais il me faudrait replonger dans mes vieux cours, ouhhhh. Je me contente des lignes précédentes, va! Et vous pousse à le louer!

Vengeance, escroquerie et trahison

true_grit_banner 3[1]TRUE GRIT (1*) : Le dernier de frères Cohen est à l’image de l’avant dernier (A Serious Man) : fade. Ou est passé le côté déjanté de certains de leurs films? Et la part sombre? Ou le mélange des 2? Ahhh…quand je repense à Fargo, The Big Lebowsky ou No Country For Old Men, je me dis que ce ne peuvent être les même réalisateurs! L’idée de faire le remake d’un film au scénario sans bonne idée n’était certainement pas leur meilleure. Il ne suffit pas d’aligner les bons acteurs (Bridges et Damon ne déméritent pas) et d’avoir une belle photo pour faire un film. Non, non, non, la base reste l’histoire. La manière dont elle sera racontée reste un plus.

Petite précision : je ne supporte pas les gosses qui, dans les films, ont des attitudes (et le phrasé) de grandes personnes. L’ado de True Grit, au travers de la b.a m’inquiétait. Mais je m’étais dit “ça va, ce sont les frères Cohen, ils vont en faire quelque chose…” Et ben non, elle est tout aussi peu crédible qu’elle est agaçante! La règle se voit malheureusement confirmée.

Et maintenant, retour rapide sur 2 films.

2002_catch_me_if_you_can_wallpaper_002CATCH ME IF YOU CAN (2,5*) : Lorsque je vis ce film à sa sortie dans un cinéma THX (!) lors d’un w-e passé avec le père Silvan en 2003 à Clermont (!!), je ne m’attendais pas à découvrir cette comédie (dramatique) signée Spielberg. Le revoir tout récemment m’a fait réaliser 2 choses :

1- Spielberg est un magnifique conteur, surtout lorsqu’il s’agit d’histoire vraie, et quelque soit le genre.

2- Di Caprio est un très grand acteur qui aime les rôles “dérangés”, et ce depuis bien longtemps (Titanic n’était qu’un tremplin)

Franck Abagnale Jr passa sa vie à mentir et à escroquer l’état (plus de 2 millions), à être poursuivi par le FBI et à ressasser ses souvenirs d’enfance (son père fut le déclencheur). Finalement, il sera emprisonné et aidera par la suite le FBI à arrêter d’autres escrocs. Il sera libéré et engagé pour ces qualités qui ont fait de lui un criminel.

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C’est l’histoire d’un (jeune) homme en prise avec ses démons (le paraitre), qui ne sait pas s’arrêter (l’addiction, comme chez certains le jeu ou l’alcool) et qui passera sa vie à fuir, mais comme dans un jeu. Un esprit génial chez un ado, le mélange est détonnant! Et Spielberg de presque réussir à rendre l’histoire universelle. Le côté “comédie” et la photo très lumineuse sont là pour nous rappeler que “Hey, on est au ciné, c’est un divertissement!”

 

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THE SOCIAL NETWORK (3,5*) :

Ah ah! J’avais dit que je reviendrai dessus après l’avoir revu et qu’il gagnerait certainement une demie étoile. C’est chose faite! Et amplement mérité. Je passerai sous silence la honteuse cérémonie des oscars qui ne lui a vu attribuer que des oscars (mérités) techniques! Alors qu’il méritait au moins le film et le réalisateur. Et si comme moi vous avez eu la chance de regarder les 3 heures de making of & documentaires inclus dans le blu ray, alors vous n’en serez que plus intimement convaincus!

Techniquement, en effet, c’est un tour de force. Que ce soit pour l’ambiance sonore à laquelle on ne prête pas forcément attention la première fois (la scène d’ouverture), ou pour la qualité de la photo (le cadre, les tons, notamment à Harvard) ou tout simplement pour la doublure virtuelle du visage d’un des jumeaux Winklevoss, Fincher se bat sur tous les fronts.

The Social NetworkArtistiquement, c’est une tuerie! La mise en scène est travaillée jusqu’à la perfection (ce maniaque de Fincher et ses 99 prises!). La direction d’acteurs est d’une précision inouïe (le moindre mot, la moindre intonation est reprise et corrigée). Le résultat à l’écran est stupéfiant! mais une fois encore, ça ne saute pas aux yeux la première fois. Et c’est normal puisque le film est naturel, tout simplement. C’est un travail de l’ombre. Que remarque-t-on d’office : le jeu hallucinant du jeune Jesse Eisenberg, son débit mitraillette, et son air de “je ne m’occupe que de moi”. Son entrée en scène le dépeint comme un génie ET un connard. Mais surtout un génie! Inventer ce qui deviendra Facebook pour et se venger de sa copine qui l’a largué et l’impressionner. C’est toute sa folie, tout ce qu’il va par la suite entreprendre ne visera qu’a le faire reconnaitre aux yeux de son ex, et qu’importe le fric!

Bref, c’est un film à voir pour toutes ces qualités. Mais c’est aussi un peu une sorte de tragédie grecque (je vais peut-être un peu loin?) sur l’amitié, les trahison, la jalousie, le pouvoir. Andrew Garfield interprète d’ailleurs avec force et conviction Saverin, l’ex-meilleur ami de Zuckerberg. Ce dernier est aussi à suivre. Pour s’en convaincre, il suffit de le regarder lors de son “renvoi”!

Un grand film j’vous dit!

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Y’a d’la poésie dans l’air

Coup de cœur instantané pour ce moyen métrage (62 minutes, ça fait bizarre) de Makoto Shinkai, jusque là inconnu au bataillon.

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5 cm par seconde (3*), titre du film et dont l’explication est donnée lors des premières minutes : c’est la vitesse à laquelle tombent les pétales de fleurs des cerisiers japonais. Quand on y pense, c’est vraiment lent. Tiens, ce ne serait pas une métaphore sur l’expression des sentiments humain (l’Amour…)

Le dessin animé est divisé en 3 partie avec Takaki en fil directeur : l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte.

080324_5cm07_fullLe premier, le plus “enfantin” et superficiel est peut-être aussi celui qui touche le plus à la fin, si tant est que l’on s’y retrouve, comme c’est le cas pour l’auteur de ces lignes Clignement d'œil J’ai été subjugué par la beauté des dessins et par l’ambiance qui émane des scènes d’attente, de contemplation ou tout simplement d’un plan sur un train vu de haut bloqué au milieu d’une étendue de neige, du reflet des flammes d’un poêle sur une télé dans une petite gare de campagne japonaise, du regard de ce presque ado assis à attendre, sa voix off nous berçant des ses questionnements. 5-centimeters-per-second-a-chain-of-short-stories-about-their-distance-1351

Le deuxième, le plus mystérieux, nous projette à la fin du lycée. L’amour est toujours le dénominateur commun mais semble ne pas être partagé. On ressent de la peine pour cette jeune fille qui reste pétrifiée devant Takaki dès qu’elle pense à lui faire sa déclaration. Ce même Takaki quelques années après la 1ère partie, à l’attitude désinvolte, qui envoie des mails dès qu’il est seul (à qui? la réponse est géniale de mélancolie) depuis son portable, est l’incarnation d’une jeunesse perdue, qui ne sait ou elle va. Qui vit finalement au jour le jour, dans ce qui lui reste d’innocence.cm é La photo est à tomber, et l’ambiance sonore m’aurait fait verser une larme. Tenez-vous bien : si Terrence Malik avait fait un D.A, ce serait celui-là!!! On est totalement transporté dans la campagne japonaise, on est en été, on se laisse aller, on oublie nos soucis, on retourne au lycée et à l’âge d’insouciance. On est heureux!

5centimeterspersecond6Le dernier segment nous projette en 2008, Takaki est adulte et travaille. La vie est moins rose, le dessin moins chaleureux (mais toujours aussi beau). Et l’espace d’un instant, en traversant un passage à niveau, un flash l’aveugle : une réminiscence du passé, une vision intemporelle, une “reconnaissance”…je ne peux en dire plus mais j’ai déjà tout dit. Bah, de toute façon le D.A ne joue pas sur le suspense, bien au contraire!

byosoku5Et lorsqu’arrive le générique de fin (et son horrible chanson qui gâche pas mal…), on reste à bader cette fenêtre spatio-temporelle qu’a créé pour nous pendant 1 heure Makoto Shinkai.

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