Un baroudeur prisonnier, un roi bègue, un commissaire en vacances et des fugitifs “sportifs”

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127 HOURS (2,5*) : Quel plaisir de retrouver Danny Boyle aux manettes d’un vrai film! Désolé, mais la soupe à la guimauve façon “Slumdog” m’avait laissé un goût de gerbi dans la bouche…

On retrouve toutes les qualités du réalisateur dans sa dernière œuvre : montage électrique, bande son rythmée (comment fait-il pour systématiquement dénicher les bonnes chansons?) et direction d’acteur énergique. James Franco est son Ewan McGregor dans “Trainspotting”, son Di Caprio de “The Beach”. Un jeune qui vit une fois encore à 100 à l’heure doublé d’un aventurier insouciant. A la différence qu’Aron existe et qu’il a écrit un livre sur son histoire. Livre que Boyle a adapté. Avantage : on y croit et on prend un baffe à la fin. Inconvénient : moins délirant, moins envolé, moins barré.

127-Hours-Poster-USALe film repose et sur la mise en scène de Boyle, constamment inventive, ou reprenant avec plus de succès certaines idées de photographies déjà testées par d’autres (les scène ou il boit),  et surtout sur la capacité qu’a James Franco de nous captiver pendant 90 minutes alors que nous sommes seuls face à lui presque tout le film. Grand acteur donc. La folie, la haine, la souffrance, on a droit à la palette complète, mais jamais forcée. Une vraie performance. Je ne m’attarderai pas sur “La scène” difficile qui fait serrer les dents (et qui a valu une crise au type derrière moi lors de la séance, j’ai du le calmer et aller chercher les secours!) à cause de tout ce qu’on en a déjà dit. Sachez qu’elle est inévitable et utile (mon point de vue). On vit mal le film car tout y est dur, difficile et crédible. Le plus impressionnant reste cette étude que l’on peut faire sur le comportement humain face à des situations impossibles. La force de l’homme à toujours se dépasser. C’est face aux difficultés que l’on grandit. Et en 5 jours, Aron est passé de l’adolescence (pourtant 27 ans) car égoïste et insouciant, à l’âge adulte avec prise de conscience et réflexion sur l’ Amour et (re)découverte de l’importance des liens familiaux.

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THE KING’S SPEECH –Le discours d’un roi- (2,5*) :

Encore une histoire vrai (il y en a beaucoup ces temps-ci, le cinéma serait-il en manque d’inspiration?), celle du roi George VI contraint de prendre la succession du trône au pied levé suite à l’abdication de son frère. Particularité : Colin Firth interprète le roi bègue, incapable de prononcer un discours en public ou sur les ondes. Le travail, ou plutôt les travaux qu’il va effectuer avec son thérapeute du langage, le grand Geoffrey Rush dont on garde tous en mémoire la performance dans “Shine”, seront déterminants pour l’entrée en guerre de l’Angleterre. A première vue, ça ne semble pas bien excitant…et pourtant! Entre le jeu tout en nuances et éclats de colère de Firth et l’apparente impassibilité de Rush, dont les méthodes semblent bien peu orthodoxes, on se retrouverait presque face à un thriller! Bon, j’exagère. Mais je tiens à souligner ce point : la tension qui se dégage au fur et à mesure que l’histoire avance en est digne. Fera-t-il son discours (c’est tout de même le titre du film) et comment y arrivera-t-il??? Un film bien ficelé et bien interprété, que demander de plus?

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THE WAY BACK –Les chemins de la liberté- (2,5*) :

Encore encore une histoire vraie! Du moins son interprétation. Aux commandes : Peter Weir (Le cercle de poètes disparus, Truman Show, Master & Commander). A l’affiche, entre autres, Ed Harris et Colin Farrell. Du beau monde, quoi. Pour un bien beau film! Que ce soit d’un point de vue narratif avec les liens qui se tissent entre ces fugitifs du goulag : d’abord la méfiance dans les camps ou c’est chacun pour soi, puis la peur (la folie de Colin Farrell) pour en arriver à une certaine amitié et confiance qui s’installeront peu à peu, mais toujours sans trop se dévoiler, sans trop de paroles.

Ou d’un point de vue photographique : les images sublimes qui nous font voyager (assis!) de la Sibérie à l’Inde en passant par le désert de Gobi et le Népal. 10000 Km à pieds, impensable pour nous de nos jours! Et sans nourriture à part celle qu’ils chassent…

chemins-liberte-753139Le film se veut contemplatif mais aussi près de ses “héros”. Ils souffrent en silence, et les étendues qui se dressent devant eux ne les découragera presque jamais. Alors que nous, OUI! On rejoint un peu le “127 heures” de Boyle dans le dépassement de soi, dans la force qu’à l’homme à défier l’impossible, l’impensable, et à réussir! Et franchement, le film a beau être magnifique, je l’ai très mal vécu (preuve qu’il est bien fait Sourire). Ce fut un véritable cauchemar, un chemin de croix assis sur le siège du cinéma, un véritable paradoxe…sans aller jusqu’à dire que j’ai souffert pour eux, ce serait honteux! Je dirai que mon imagination m’a fatigué, affamé et assoiffé comme eux -_-. Un très bon Peter Weir que je ne reverrai pourtant pas de si tôt Clignement d'œil

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BELLAMY (2*) : Le dernier Chabrol manqué au cinoche, avec Depardieu! Comment ai-je fait? Séance de rattrapage en DVD. C’est du tout bon. Depardieu égal à lui même : monstrueux. Cornillac, étonnant, tient la dragée haute au maître. Gamblin reste à l’écart, mais c’est le rôle qui le veut. Et sinon, qu’a-t-on? Un polar français très bien ficelé qui nous balade au gré des idées du commissaire Bellamy (du réalisateur donc Sourire) sans qu’on ne sache jamais ou, pourquoi, comment. Bref, c’est ce que j’appellerais un polar “sensitif”. La réalisation fait un peu série télé, mais bonne série genre “Sherlock Holmes” avec Jeremy Brett, ou le “Prisonnier” avec Patrick McGohan. Bizarre que se soient ces séries anglaises qui me viennent à l’esprit…peut-être le faux air d’intrigue à la Agatha Christie y est-il pour quelque chose? Sachez qu’on ne s’ennui pas et que l’on voit finalement la mal partout, hé hé hé!

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